Le climat de la Terre pourrait devenir une étuve de façon irréversible si la température moyenne augmentait d'un seul degré Celsius, avertit une étude scientifique internationale parue dans la revue PNAS.
Cette étude dirigée par des chercheurs de l'Université nationale australienne (ANU) indique que le climat terrestre s'approche d'un point de rupture où les températures continueront d'augmenter même si les émissions de CO2 d'origine humaine venaient à cesser. Will Steffen de l'ANU estime que si cette étuve venait à s'installer, cela pourrait conduire à des températures 5 degrés plus élevées qu'à l'ère préindustrielle et à la montée du niveau des océans. Dans un communiqué publié mardi, il note que "les efforts actuellement menés par les pays, qui ne sont pas suffisants pour respecter les objectifs de réduction d'émissions de l'Accord de Paris, ont peu de chance de nous éviter pareille situation dangereuse où de nombreux endroits de la planète deviendront inhabitables pour l'homme." Mais les émissions humaines de CO2 ne sont pas la seule cause du réchauffement climatique, poursuit M. Steffen. "Notre étude montre qu'un réchauffement climatique de deux degrés Celsius peut engendrer d'autres processus, souvent appelés rétroactions climatiques, pouvant générer davantage de réchauffement, même si l'on fait cesser nos émissions de CO2", avertit le scientifique. Ces rétroactions ont été étudiées par des chercheurs originaires d'Australie, de Suède, du Danemark, de Belgique, d'Allemagne, des États-Unis, du Royaume-Uni et des Pays-Bas. Pour M. Steffen, l'inquiétude est que ces rétroactions peuvent avoir un effet domino sur le climat. Selon lui, la température moyenne de la Terre se trouve à un degré Celsius au-dessus de celle de l'ère préindustrielle et elle augmente de 0,17 degré par décennie. Les chercheurs ont exhorté les pays à travailler ensemble pour "accélérer grandement la transition vers une économie mondiale sans émissions" de CO2.